Le magasin des suicides

Jean Teulé

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  • Conseillé par (Libraire)
    5 mai 2019

    Déroutant, décapant, du Teulé

    Un de ses meilleurs à mon avis.
    On se laisse surprendre à chaque page par tant d'imagination. On redoute de tourner chaque page tellement l'ambiance est étrange, glauque mais si drôle.
    A lire absolument


  • Conseillé par
    10 octobre 2012

    Chez les Tuvache, la mort est un art de vivre. Depuis dix générations, la boutique familiale vend de quoi se suicider de toutes les manières possibles: corde, poison, sabre, etc. Ce n'est pas l'imagination qui manque quand il s'agit d'aider le client à mettre fin à une vie qui ne mérite plus d'être vécue. Sinistres à souhait, Mishima et Lucrèce sont au service des potentiels suicidaires et leurs enfants, Vincent et Marilyn, feront, un jour, de dignes héritiers. Tout irait pour le mieux dans la morosité et la tristesse s'il n'y avait Alan! Le petit dernier de la famille est tel une pomme saine dans un panier de pommes pourries! Toujours souriant, il respire le bonheur et la joie de vivre et cette bonne humeur permanente risque bien de mettre en péril un commerce jusque là prospère...

    C'est une grande première mais je dois bien avouer que Jean TEULÉ m'a déçue...Le cynisme et l'humour ne me font pas peur, au contraire, j'aurais plutôt tendance à aimer ça. Mais là franchement ce n'est pas drôle! A vouloir trop bien faire, TEULÉ en fait des tonnes, en rajoute une couche, pour bien faire comprendre à son lecteur à quel point son ersatz de famille Addams est sinistre. Oui, oui, on a compris et maintenant quoi? On attend de la finesse pas de la caricature! Les gags sont tellement grossiers et répétitifs qu'ils tombent à plat, l'humour est lourdingue, l'histoire sans intérêt. Mais j'ai lu tant de bonnes critiques au sujet de ce livre, qualifié parfois de "bijou d'humour noir" que je me pose des questions... Quoi qu'il en soit, je suis complètement passée à côté...


  • Conseillé par (Libraire)
    5 avril 2012

    "Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! "
    Audacieuse, cette tentative réussie de faire sourire sur cette pétillante histoire de famille ...
    Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider.
    Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit " la joie de vivre" du petit dernier Alan !
    Révolution d'énergie positive, à prendre au second degré évidemment : sur prescription médicale, ce roman devrait être obligatoire en cas de déprime passagère ! Avec légèreté, ce roman se lit rapidement ...
    Et bien, allez-y !


  • Conseillé par
    4 août 2011

    « Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort. »

    Le monde est maussade, sombre, sinistré, triste et désespéré. Les humains ne pensent qu'à mourir et les morts volontaires se multiplient. Dans une rue de Paris, le Magasin des Suicides prospère : « c'est un petit magazin où n'entre jamais un rayon rose et gai. » (p. 7) Géré depuis des générations par les Tuvache, cette boutique est la fierté de la famille. Dans les rayonnages, on trouve tout ce qu'il faut pour passer ad patres : cordes, armes blanches, armes à feu, poisons et autres originalités macabres. « Nos suicides sont garantis. Mort ou remboursé ! » (p. 24) Pour Lucrèce et Mishima, les parents Tuvache, ce métier est presque un sacerdoce. C'est en tout cas une mission d'intérêt public : « On est là juste pour rendre service en vendant des produits de qualité. » (p. 24)

    Les enfants Tuvache, Vincent et Marilyn, sont acquis à la morosité mondiale et au commerce de leurs parents. Si la vie les écœure, ils sont prêts à aider les autres à mourir. Et ils ne manquent pas d'inventivité. Mais voilà que le petit dernier, Alan, sourit, tout le temps, à tout le monde. Or, « personne n'a jamais souri dans la famille Tuvache. » (p. 8) Devant l'indéboulonnable optimisme du bambin, les parents Tuvache craignent pour leurs affaires. Que faire d'un enfant qui dit « au revoir » au lieu de « adieu » aux clients ? Lutter contre la joie de vivre semble la seule solution, mais insidieusement, un rayon rose et gai entre dans le Magasin des Suicides. Et c'est à mourir de rire...

    Loufoque et bouffon, ce texte est un roman noir servi à la sauce guimauve. Ou le contraire. Alan qui est d'abord le vilain petit canard devient finalement le fils prodigue. L'enfant est définitivement installé du côté des verres à moitié pleins et des lendemains qui chantent. Alan, c'est la graine qui germe doucement avant d'imposer une ramure magnifique. Il faut longtemps aux Tuvache pour reconnaître l'importance du trésor que renferme Alan. Mais finalement... « Lucrèce, Marilyn, Mishima, Vincent... À tous, il leur manque Alan comme il manque un sens à l'existence. » (p. 105)

    Humour noir et sarcasme sont au rendez-vous et les situations tragi-comiques s'accumulent. Faire de la mort un marché, c'est culotté. Capitaliser sur le malheur des autres, c'est carrément ignoble, mais quand c'est fait avec éthique... Férocement drôle, ce court roman se lit rapidement et avec jubilation. Voilà un texte qui ne laisse aucune prise à la morosité. Vous avez un coup de blues ? Lisez-le ! Vous ne verrez plus un nœud coulant de la même façon...

    L'écriture et la narration de ce roman se prêtent à la mise en scène et à la représentation. Je suis curieuse de découvrir l'adaptation qu'en propose Patrice Leconte, sous la forme d'un film d'animation très prometteur. Sur les écrans au printemps 2012.


  • Conseillé par
    23 mars 2010

    Au jeu des sept familles un peu particulières, je vous présente Les Tuvache. Certains sont artisans de père en fils, et bien chez eux, on est commerçant depuis dix générations. Pas en peinture ou en charcuterie, mais en suicide ! Chez eux, vous trouverez tout ce qu’il faut pour réussir votre suicide. Imaginez-vous, vous hésitez entre la pendaison ou la mort par poison, Monsieur et Madame Truvache vous guident et vous orientent dans votre choix. En tant que commerçante, Mme Truvache sait caresser le client dans le sens du poil, elle ne vous dira pas au revoir mais adieu. Eh oui, un client qui vient chez eux ne revient pas. Leur fils ainé est un modèle : anorexique, dépressif à souhait et qui passe son temps enfermé dans sa chambre. Leur fille est inutile et se lamente. Le tableau de la famille Adams ! Mais hélas, le petit dernier Alan est un enfant souriant, optimiste et qui aime la vie. Un vrai désespoir pour ses parents car ce petit ange va bouleverser leur vie.

    Des portraits ciselés dans l’humour noir avec des petits détails piquants : le soir, on se souhaite de faire des cauchemars. Un anniversaire ? C’est un an de moins à vivre. Dans la cité des Religions Oubliées où vivent les Tuvache, le suicide n’est pas tabou. Autant de descriptions et d’allusions qui m’ont fait sourire sur un sujet difficile. Car Jean Teulé manie avec brio cynisme et dérision pour dénoncer l’absurdité d’un tel monde. Une lecture truculente et distrayante!